Dès 1963, il fut question de bâtir «une salle de spectacle en matériau dur dans la cour de l'ancien palais de l'Archevêché». Devant le refus des Monuments Historiques le projet fut abandonné. Jean Sonnier, architecte en chef des Monuments Historiques, en 1966, donnait une réponse défavorable à la proposition de déplacer le mur sud de la Cour de l'Archevêché. |
|
Faute d'un entretien conséquent, faute d'une politique de rénovation et de mise en conformité régulières, le théâtre de Cassandre vieillit et après plus de 20 ans de service se perpétua tant bien que mal dans un bricolage de bois ignifugé. En 1970 un journal écrivait: «Si le théâtre de l'Archevêché n'est pas modifié le festival de musique n'aura pas lieu». La Commission de Sécurité limita de 1700 à 700 personnes, la jauge de la salle en considération de l'absence d'issues de secours suffisantes, si bien qu'un quotidien titra: «Le Festival compromis» En 1971, les impératifs de sécurité imposèrent donc des travaux d'aménagement tels que la démolition du mur d'alignement doublant la façade de la rue Pierre-et-Marie-Curie, le percement de différents murs, agrandissements d'ouvertures, déplacement de cloisons et la construction d'éléments métalliques amovibles (passerelles, paliers, volées d'escalier) le long des façades pour l'évacuation du public. Les remarques furent nombreuses sur le caractère inesthétique des structures métalliques qui impliquaient un démontage immédiat après chaque Festival. Cette prescription des Monuments historiques s'accompagna en 1971 du rappel des conditions d'occupation de la cour. Si les Monuments historiques affirment avoir toujour été très favorables à l'installation du Festival dans la Cour de l'Archevêché, ils rappellent que celle-ci doit être temporaire et laisser la cour libre de tout décor en dehors de la période du Festival. Ils observent que cette réserve n'est plus respectée depuis 1965 et que seules les installations pour les spectateurs sont démontées. «Les décors, la scène, et la couverture des aménagements scéniques présentent continuellement dans la Cour de l'Archevêché une carcasse d'un aspect des plus défavorable. Cet état de fait, est particulièrement regrettable en ce point remarquable de la vieille ville, au milieu des édifices protégés.» |
|
En 1973, Bernard Lefort accepta la direction du Festival et ce jusqu'en 1981. Le développement de la manifestation, l'implication grandissante des pouvoirs publics imposaient de nouvelles solutions statutaires. Si le Casino municipal restait présent, le Ministère de la Culture, les collectivités, la Ville d'Aix se réunissaient en association pour une gestion différente. En 1974, le Festival sera géré par un conseil d'administration, présidé par le maire avec des représentants du Ministère de la Culture, du Conseil Régional, du Conseil Général. Mais en 1973, pas de théâtre et donc pas d'opéra, seulement un programme de concerts dans des lieux et monuments caractéristiques du Pays d'Aix pour permettre de réaménager entièrement la salle et la scène.
«Dans ces conditions, le charmant théâtre de Cassandre, créé comme la fantaisie (sic) de quelque mécène sut le faire au XVIIIème siècle, ne pouvait convenir, et il fallait voir à la fois plus grand et plus loin». Bernard Lefort avait dit tout haut ce que certains pensaient et ce qui allait totalement changer l'esprit des lieux et peut être entraîner à plus longue échéance la désaffection du Festival. |
![]() La scène et la salle après les travaux de 1971/1974 ![]() Qu'est devenue, ainsi, l'acoustique de la Cour? |